Mythes et légendes de Paris

Notre-Dame, le temple d'Isis


Notre-Dame recèle de secrets et d'anecdotes aussi extraordinaires
que mystérieux. Tout, dans cette cathédrale, semble avoir une histoire
incroyable : des nombreuses allusions ésotériques de la façade aux
"serrures du diable", en passant par les monstrueuses gargouilles
perchées sur les toit.
L'origine de la forme de la Nef reste un mystère. On a d'abord cru
qu'elle suivait la forme de l'île, à tort. Certains chercheurs y voient
la croix égyptienne et l'attribuent au culte d'Isis, la fameuse déesse,
pratiqué dans l'ancien Paris. Une statue de la déesse, vénérée comme
une vierge noire, aurait été retrouvée à l'Abbaye de
Saint-Germain-des-Prés… alors même que l'Egypte ne fût visitée que des
siècles plus tard par les Français !

Le fantôme du château des Tuileries





L'homme rouge du château


On raconte que la reine Catherine de Médicis, réputée pour ses
fréquentations de devins et son goût pour la magie noire, utilisait un
homme de main appelé l'écorcheur. Voyant qu'il finissait par en savoir
trop, elle décida de le faire assassiner. Mais son bourreau, un certain
Neuville, dû s'y prendre à plusieurs reprises pour tuer le malheureux.
Celui-ci, couvert de sang, lui lança cette menace : "je reviendrai". Le
corps du mort disparut aussitôt après le crime, et Neuville eut
l'impression qu'il le suivait. Quelques jours plus tard, l'astrologue
de Catherine de Médicis, Cosme Ruggieri, lui rapporta une vision
horrible : le fantôme de l'homme ensanglanté lui prédit la mort de la
reine et les déchéances successives des maîtres du château. L'homme
rouge serait apparu par la suite à la reine Marie-Antoinette, à
Napoléon et à Louis XVIII, pour leur prédire leur fin funeste. Il se
serait manifesté une dernière fois dans le brasier allumé par les
communards, puis aurait disparu avec le château.

La pyramide du diable





Les 666 vitres de la pyramide


La Pyramide du Louvre fascine. De nombreuses histoires circulent sur
ce monument unique, rendues célèbres pour certaines par le roman de Dan
Brown, le "Da Vinci Code". L'une des légendes les plus inquiétantes,
relayée par Dominique Stezepfandt dans son livre "François Mitterrand,
Grand Architecte de l'Univers", affirme que la pyramide serait dédiée
au Diable. Sa structure serait entièrement basée sur le chiffre 6, le
nombre de facettes en verre utilisés se portant exactement à 666, soit
le chiffre symbolique du satanisme… Entre démentis et contre-vérités,
on ne connait toujours pas aujourd'hui le nombre exact des panneaux, le
mystère reste donc total. Une autre rumeur prétend que le corps de
François Mitterrand aurait été secrètement enterré sous la pyramide …

La momie maléfique du Louvre





Le mythe de Belphegor


Le plus grand musée du monde possède, lui aussi, son lot d'histoires
mystérieuses. Le Louvre, avec son histoire, ses galeries regorgeant des
plus belles œuvres, souvent étranges, ses longs couloirs et ses
collections cachées, excite l'imagination. La légende de Belphégor, une
momie aux pouvoirs maléfiques qui, à la nuit tombée, hante le Musée du
Louvre, a été la plus exploitée par les romans et au cinéma. Dès les
années 1920, Arthur Bernède imagine un polar fantastique autour d'un
personnage mystérieux. En mars 1965, la France entière se passionne
pour une version télévisée de Belphégor réalisée par Claude Barma. Plus
récemment, Sophie Marceau
s'est prise au jeu des vitrines brisées, de la surveillance vidéo
neutralisée et des objets dérobés. Cette légende indémodable qui a fait
trembler des générations doit bien trouver son origine quelque part…

Le fantôme de l'Opéra




Le mythique locataire des sous-sols du Palais Garnier


Dans le roman "le Fantôme de l'Opéra", publié en 1910, Gaston Leroux
parle du mystérieux locataire des souterrains du Palais Garnier. Loin
d'avoir inventé cette légende, l'auteur s'est inspiré des phénomènes
étranges qui se sont succédés à la fin du XIXe siècle : l'effondrement
d'un lustre pendant une représentation, un machiniste retrouvé pendu...
Les directeurs du Palais se sont même vus réclamer 20 000 francs par
mois par un certain "Fantôme de l'Opéra", qui exigeait aussi d'avoir
l'usage exclusif de la loge numéro 5. Plus insolite encore, une jeune
chanteuse nommée Christine Daaé aurait rencontré le personnage
légendaire. Imagination ou réalité ? Pendant la construction du Palais,
un plan d'eau en sous-sol a été découvert. On dit que, aujourd'hui
encore, les machinistes de l'Opéra y nourrissent des poissons, qui
serviraient de déjeuner à l'éternel locataire du sous-sol.


Des momies sous la Bastille



La colonne aux sarcophages


Sous la colonne de la Bastille, érigée à la mémoire des
révolutionnaires morts lors des Trois Glorieuses, se trouve une galerie
funéraire contenant deux grands sarcophages, dans lesquels reposent les
restes des Martyrs de la " révolte de juillet ". Parmi ces dépouilles
se sont glissées, au moment de l'exhumation, des momies égyptiennes
rapportées 50 ans plus tôt par Bonaparte… Celles-ci avaient été
enterrées en grand secret dans les jardins de la Bibliothèque
Nationale, afin de les préserver de l'humidité, à l'endroit exact où
les émeutiers furent ensevelis après les révoltes de juillet. Le
transfert des corps s'étant fait à la hâte, les dépouilles n'ont pas
été séparées, et ça n'est qu'en 1940 que des ouvriers se sont aperçus
de leur présence en faisant des travaux de réhabilitation.


Les secrets du Père Lachaise





Des messes noires au cimetière


Le Père Lachaise est le cimetière parisien le plus prisé des
visiteurs curieux et avides d'histoires fantastiques. Quantité de
personnages célèbres y sont enterrés, conférant à ce lieu un cachet
bien particulier, suscitant les mythes les plus sordides. L'une des
légendes voudrait que des messes noires y aient été données, et
qu'elles aient été la scène de sacrifices humains. On dit même qu'à
certaines dates, de telles cérémonies se déroulent encore dans
l'enceinte du cimetière. Une autre légende raconte que des accès vers
les catacombes seraient possibles depuis certaines tombes du Père
Lachaise. Envie d'aller vérifier ?


L'éternel rôdeur des Catacombes




Le Diable sous nos pieds


Diverses légendes se sont emparées de ces lieux mystérieux que sont
les Catacombes, ces galeries sinueuses qui se déploient 20 mètres sous
nos pieds… Les histoires et mythes populaires ont traversé les siècles
pour leur forger une réputation plus ou moins occulte. Satan préférant
l'ombre à la lumière, il aurait trouvé refuge dans les catacombes, où
on l'aurait souvent croisé. Il serait vert, avec une queue, des cornes
et des pieds de bouc. D'autres racontent que Cybèle, déesse de la
terre, y demeurerait également. Lieux occultes par excellence,
stimulant les imaginations les plus crédules, nul doute en tous cas que
messes noires et cérémonies lugubres ont dues et doivent peut-être
encore s'y dérouler.


Les traces de la Guillotine




Les témoins d'un passé sanglant


A l'angle de la rue de la Croix-Faubin et de la rue de la Roquette
dans le XIe arrondissement, se trouvent cinq dalles de granit
incrustées dans le sol. Ces pierres rappellent l'endroit exact où la
guillotine était dressée, à l'entrée de la prison de la
Grande-Roquette, bâtie en 1836. Ces marques avaient un rôle bien précis
et permettaient de caler l'échafaud de façon à ce que la lame glisse
sans problème jusqu'à la lunette… Les exécutions, qui avaient lieu
devant cette prison surnommée du coup "l'abbaye des Cinq-Pierres",
attiraient toujours une foule de badauds venus admirer ces spectacles
sordides. Ces dalles célèbres ont été chantées plusieurs fois, par
Aristide Bruant ou encore par l'assassin et poète Pierre François
Lacenaire : "Oh, je vous connais bien, Dalles qui faites place, Aux
quatre pieds de l'échafaud".


Des crocodiles dans les égouts




Des invités inattendus


Les égoutiers de Paris savent bien qu'au-dessous du boulevard
Saint-Marcel, il leur est interdit de pénétrer dans un couloir gardé en
permanence par trois CRS masqués et armés jusqu'aux dents. Cet endroit
serait l'entrée d'une galerie sombre et oppressante, pouvant être
uniquement parcourue à bord d'un bateau à moteur et muni de
mitrailleuses… Des crocodiles affamés s'y seraient établis, après
s'être échappés ou avoir été abandonnés par des maîtres les ayant
achetés comme animaux de compagnie. Cette légende n'est pas récente,
puisque dans les "Misérables", Victor Hugo raconte que sous l'Empire,
on découvrit dans les égouts de Paris un squelette d'orang-outang
échappé du Jardin des Plantes. Cette disparition expliquerait la
fameuse apparition du diable, rue des Bernardins, en 1800.