Les animaux magiques Connus des enfants du monde entier, les rennes volants du père Noël
sont de création récente, un siècle et demi tout au plus. Mais, depuis
la nuit des temps, l'histoire de l'homme est intimement liée à celle
d'animaux magiques totalement rêvés… et souvent bien moins inoffensifs.
Petit bestiaire des créatures les plus connues...
Le basilic
Serpent monstrueux né de l'œuf d'un coq ou d'une poule pondu à la
Saint-Sylvestre et couvé par un crapaud (autant dire qu'il est rare !),
le basilic est le roi des serpents.
Son haleine est mortelle, ainsi que son regard, dont il est
possible de se protéger à l'aide d'un miroir, en renvoyant au monstre
sa propre image. Seule la belette peut le vaincre.
Signalons que, comme le basilic imaginé par J. K Rowling dans les
souterrains de l'école des sorciers Poudlard, il fait fuir les
araignées. Enfin, ses cendres donneraient l'apparence de l'or à tout
métal frotté avec elles.
La salamandreLa salamandre existe bien, mais cet animal fort rare se trouvait
pourvu autrefois d'attributs quasi magiques. Par exemple la capacité de
ne respirer qu'une fois par jour (son souffle serait mortel), celle
d'éteindre un feu traversé par la froideur de sa nature ou de tisser
avec sa mue un tissu fort recherché.
Les alchimistes de la Renaissance font de la salamandre le signe
du Feu secret, celui qui mène à la pierre philosophale, source de la
vie éternelle et de la transmutation du plomb en or. François 1er en
fait dessiner une sur son blason.
Le centaureCheval fabuleux à buste d'homme, le centaure est présent dans la plupart des légendes de la mythologie grecque et latine.
C'est un centaure vaincu, Nessus, qui provoque la mort du héros
Hercule en l'incitant à prendre sa peau (empoisonnée) comme manteau. Le
Moyen Âge fera du centaure l'une des images de la tentation, qui
emporte sur son dos l'homme vers le péché.
La licorne
Les fameuses tapisseries de
La Dame à la licorne ont fait de cet animal l'un des plus beaux et l'un des plus représentés du Moyen Âge.
L'Occident l'imagine comme une bête fabuleuse vivant en Orient, un
cheval blanc dont le front s'orne d'une longue corne acérée, et qui ne
peut être capturé que par une vierge.
" Elle est si féroce, écrit Pierre de Beauvais dans son Bestiaire
en 1217, qu'aucun homme ne peut s'emparer d'elle, si ce n'est de la
manière que je vais vous dire : les chasseurs conduisent une jeune
fille vierge à l'endroit où demeure la licorne et ils la laissent
assise sur un siège, seule dans le bois. Aussitôt que la licorne voit
la jeune fille, elle vient s'endormir sur ses genoux. C'est ainsi que
les chasseurs peuvent s'emparer d'elle… ".
Le griffonLe griffon est l'un des plus anciens animaux fantastiques, évoqué par
les peuplades scythes antiques, ainsi qu'en Inde ou dans le Caucase.
Oiseau quadrupède au corps de lion, symbole d'immortalité, il serait le
gardien de trésors fabuleux.
On raconte que Bucéphale, le cheval d'Alexandre le Grand, serait né du croisement d'un griffon et d'une jument.
Plus tardivement, on le retrouve en Occident intégré à la symbolique héraldique.
Le phénixOiseau mythique des Grecs et des Romains, le fabuleux phénix avait le
don de l'immortalité puisqu'il était capable de renaître de ses cendres
: il se consumait à sa mort pour revivre jeune et ardent à nouveau.
Le mythe du phénix a inspiré depuis plus de 2000 ans tous les artistes et écrivains… jusqu'aux sept tomes de la série
Harry Potter d'aujourd'hui.
La sirèneL'homme a toujours imaginé la mer peuplée de monstres. Les Grecs y
voient des chevaux n'ayant que deux pattes avant et une queue de
poisson ; Scylla, évoquée dans
L'Odyssée,
y est une jeune fille avide de chair humaine, à la tête et au buste de
femme, mais avec le ventre d'un loup et la queue d'un dauphin ; on
connaît surtout les sirènes au chant ensorceleur, celles qu'Ulysse
rencontre lors de son épopée.
Toujours capables de séduire l'homme pour l'attirer vers les
profondeurs de l'océan, elles sont décrites de façon variable au cours
des siècles. Depuis Andersen et Disney, on ne les imagine qu'avec un
buste de femme et une queue de poisson.
Au Moyen Âge, on les voyait parfois comme des oiseaux à tête de
femme ou bien des êtres incroyables : buste de femme, cheveux de crin,
pattes et ailes d'aigle, queue de poisson…
Le dragonAussi vieux que l'humanité, puisant
un peu de sa crédibilité dans les restes fossiles des dinosaures, le
dragon est dessiné sous les formes les plus variées : le nombre de ses
pattes va de deux à vingt-quatre, sa peau est écailleuse comme celle
d'un serpent, son cou s'orne parfois d'une crinière, sa taille est
colossale…
Il symbolise le mal, l'obstacle permanent dressé sur le chemin du chevalier en quête d'aventures ou du saint en quête de Dieu.
Dans les chansons de geste, combattre un dragon est un rite
initiatique, une étape permettant de prouver sa valeur en même temps
que la supériorité du bien sur le mal.
Côté pratique, la tradition assure que la peau du dragon peut
faire des chausses et des boucliers inusables, que son sang durcit les
métaux et ramollit le diamant et que celui qui en boit peut comprendre
le langage des oiseaux…
Le sphinx Près des pyramides d'Égypte, le sphinx dresse une tête d'homme sur un
corps de fauve. On connaît la légende d'Œdipe et les trois questions
posées par la créature : " Qui marche à quatre pattes le matin, à deux
pattes à midi, à trois pattes le soir ? ", pour désigner l'homme aux
trois âges de la vie.
Mais au Moyen Âge, le sphinx est souvent dessiné dans les livres
d'heures comme un monstre au buste de femme et au corps de lion.
Il dévore plus qu'elle ne questionne, une vision redoutable de l'animal qui remonte à des traditions grecques plus anciennes.