~Dominique~ Grisettes de Montpellier
Nombre de messages : 6732 Age : 57 Localisation : Sud Seine et Marne FRANCE Date d'inscription : 20/02/2007
| Sujet: Rugby - XV de France - « Pas de rupture totale » Mar 4 Déc - 17:46 | |
| Marc Lièvremont est entré dans le vif du sujet de sa nouvelle fonction d'entraîneur du XV de France. L'ancien coach de Dax a dévoilé lundi les grandes lignes de son projet à l'occasion d'une conférence de presse au siège de la FFR. Avant de choisir les joueurs et de définir un schéma de jeu, a priori ambitieux, il veut améliorer la relation avec les clubs pour optimiser le travail de chacun.
«Marc Lièvremont, vous mettez en place un vaste projet pour relancer le rugby français. Présentez-nous vos grandes idées.
Nous avons souhaité un encadrement réduit composé de personnes référentes en qui on a confiance et qui viendront se mettre au service des joueurs dans leur club. On va se nourrir de l'expérience de tous, en clubs comme en équipe de France. C'est un noyau dur qui va piloter un projet plus global et un ensemble de ressources de compétences, qu'elles soient médicales, techniques, sur la préparation physique ou la recherche. Il faudra coordonner l'ensemble, au service de la DTN et de l'ensemble du rugby français. Y compris les joueurs dans leurs clubs, ce qui veut dire qu'il faudra beaucoup échanger avec les clubs pour bâtir et ficeler ce projet, qui doit être opérationnel à partir de septembre 2008.
La relation étroite avec les clubs est au coeur de votre système.
Oui, c'est vrai. Il faut travailler en harmonie avec les clubs, au sein du staff, avec la Ligue. Echanger, discuter, ça nous paraît une évidence, une nécessité même. On a envie de construire sur l'avenir. On sait que les joueurs appartiennent à leur club au quotidien. Il y a quinze ans, c'était certainement une fierté pour un club d'avoir un joueur sélectionné en équipe de France. Aujourd'hui, c'est une contrainte de plus, donc autant faire en sorte que ça se passe le mieux possible. Et puis qui mieux que les entraîneurs de clubs connaît les joueurs ? On veut remettre le joueur au centre du dispositif. Les premiers échanges ont été plutôt favorables, et les rapports sont conviviaux. Après, on sait que parfois les intérêts des clubs et de l'équipe de France peuvent être discordants et opposés. C'est compliqué mais on va essayer en tout cas.
Quelles sont vos ambitions en termes de jeu ?
Le niveau de jeu pendant la Coupe du monde nous a interpellé, parce qu'il ne va pas forcément dans le sens de nos convictions. Les chiffres sont là : sur l'ensemble des phases finales, c'est l'équipe qui a le plus défendu, qui a le moins possédé le ballon, qui a joué au pied, qui a gagné systématiquement. C'est un rugby restrictif qui a été champion du monde, même si cela n'enlève rien à la valeur des Sud-Africains. Mais on ne va certainement pas chercher à imiter le rugby sud-africain, sinon on irait droit dans le mur. On a d'autres convictions, et on est persuadé malgré cette Coupe du monde qu'on peut produire un rugby de qualité, conforme aux valeurs du rugby français, et qui peut gagner. Il ne s'agit pas de copier non plus le rugby assez offensif des Australiens ou des Néo-Zélandais. On sait que sans les fondamentaux, on n'existe pas. On est en train de réfléchir à notre conception du jeu, on en reparlera en janvier.
Avez-vous déjà une idée des joueurs que vous choisirez pour mener à bien ce projet ?
Il n'y aura pas de rupture totale, cela n'a jamais fonctionné. Il y a toujours des enseignements à tirer de ce qui s'est passé avant, et on a beaucoup échangé ces dernières semaines avec le staff précédent ou certains joueurs. Après, il est un peu tôt à notre sens pour parler des noms. Entraîner, c'est faire des choix, et on fera ces choix le moment venu. On a listé en quelque sorte le potentiel du rugby français. Dans ces joueurs-là, il y en a qui jouent encore avec les espoirs dans leurs clubs, d'autres qui étaient déjà là. Il s'agira de faire des choix cohérents par rapport au choix de jeu, par rapport à l'avenir. On les défendra, on les justifiera, on les assumera. On a l'ambition de pratiquer un rugby spectaculaire, mais d'abord un rugby complet, un rugby qui gagne.
Quels sont vos objectifs en termes de résultat ? Vous sentez déjà une grosse pression ?
Aujourd'hui je n'ai pas de pression particulière, j'en avais plus avec mon club de Dax il y a un mois. Le stress viendra avec l'échéance du premier match et du Tournoi. Mais je l'ai dit, on ne souhaite pas gagner à tout prix. La victoire doit être une conséquence de notre travail. Je souhaite construire un rugby qui me ressemble, dans lequel l'ensemble du rugby français se retrouve. Mais on n'est pas rêveurs ou idéalistes non plus, et on ne veut pas scléroser ou verrouiller le système. On veut mettre le joueur au centre du système, le responsabiliser pour lui redonner le sens de l'initiative. On construit pour amener l'équipe de France au plus haut niveau mondial. » | |
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