De deux choses l'une pour
Camille Pin.
À la sortie de la Vodafone Arena un peu avant 13 heures en ce jeudi,
elle avait le choix entre voir le verre à moitié vide ou le voir à
moitié plein. À moitié vide, parce qu'elle venait d'être battue en deux
sets et 1h33 (7-5, 6-4) après avoir raté quelques occasions de
poursuivre sa route. À moitié plein parce qu'elle, du haut de son mètre
soixante-deux et de son 90e rang mondial, était une nouvelle fois
parvenue à plus qu'embêter une top 10, en l'occurrence
Venus Williams (n°
. «
C'est vrai que je me dis qu'il n'y a pas beaucoup de filles de mon classement qui ont réussi à gêner autant de top 10, reconnaissait celle qui avait failli sortir Maria Sharapova au premier tour l'an dernier.
Là, pour la première fois contre Venus, même si j'ai perdu, j'ai la sensation d'avoir été la patronne plus qu'elle.» Va pour le verre à moitié plein.
La mayonnaise façon Camille Parce
qu'avant de pouvoir faire son petit tour sur elle-même et saluer la
foule, l'Américaine avait dû y laisser quelques plumes. Elle s'était
pourtant détachée la première (2-0), mais quelques montées en
chaussette montraient bien que la mayonnaise façon Pin lui posait
souci. Et la Niçoise en profitait, à force de retours sur le corps et
de variations de rythme, pour revenir dans la course et jouer au
break-débreak avec Venus jusqu'à s'offrir la chance de servir pour le
gain de la première manche à 5-4. Mais la championne de Wimbledon,
jusque-là un peu en peine (20 fautes directes), choisissait ce moment
précis pour faire parler son célèbre coup droit si dévastateur. Jeu
blanc pour breaker, puis son service tenu et enfin une montée au filet
qui poussait Camille Pin à «bâcher». Le premier set était bouclé, en 47
minutes.
Mais la valeureuse Française («
She fights well»,
s'émerveillaient les spectateurs), n'abdiquait pas et réussissait le
break d'entrée. Les échanges d'amabilité à l'engagement se
poursuivaient (14 breaks sur l'ensemble du match) et Camille Pin
semblait avoir repris le dessus sur une Venus Williams qui donnait des
signes de nervosité, puisqu'elle se détachait 3-1, puis 4-2. Sauf que.
Sauf que la joueuse aux six titres du Grand Chelem appuyait dès lors
sur l'accélérateur : un jeu de service bouclé sur les chapeaux de roue,
un break obtenu sur une gifle de coup droit, et une dernière faute de
Camille Pin provoquée. Voilà, c'était fini. «
Elle a réagi en championne dans les moments-clé», a constaté la vaincue du jour.
Privée d'échauffement Une dizaine de minutes plus tard,
Alizé Cornetremplaçait sa partenaire de double sur la Vodafone. Mais une
gastro-entérite empêchait la 59e mondiale de profiter pleinement de la
chance qui lui était donnée de prendre une revanche sur la joueuse qui
l'avait éliminée au premier tour en 2007, la Slovaque
Daniela Hantuchova, tête de série n°9 (6-2, 7-5). «
Je ne suis pas bien depuis mardi après mon match, a expliqué l'élève de Pierre Bouteyre.
Ce matin (jeudi)
,
quand je me suis réveillée, j'étais très mal, mais je pensais que ça
allait passer. En fait, pas du tout : je n'ai même pas eu le temps de
m'échauffer, car je m'étais endormie pendant le match de Camille. J'ai
fait ce que je pouvais avec mes capacités du moment.»
Même en pleine possession de ses moyens, la troisième représentante tricolore en lice n'a pas eu plus de chance.
Pauline Parmentier, 56e, a été surclassée par la Polonaise
Agnieszka Radwanska(n°29) sur le court 6 (7-5, 6-4). Logique respectée, non sans quelques
regrets tout de même, puisque la Nordiste a manqué une occasion de
mener 4-2 dans le premier set, puis est revenue à 5-4 dans le second,
avant de donner sur un plateau la victoire à son adversaire sur deux
double-fautes consécutives.
«Cela faisait longtemps que cela ne m'était pas arrivé, a commenté Pauline Parmentier,
c'est assez horrible.» Du côté des principales têtes de série, le contingent russe continue à bien se porter.
Svetlana Kuznetosva(n°2) a poursuivi sa route, même si elle a pour cela dû remonter un
handicap de 5 jeux à 2 dans le premier set face à la Bulgare Tsvetana
Pironkova (7-6 [0], 6-2).
Anna Chakvetadze (n°6), s'est facilement défait de sa compatriote issue des qualifications Alisa Kleybanova (6-3, 6-4).
Nadia Petrova (n°14) a dominé la Luxembourgeoise Anne Kremer (7-5, 7-5)
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