Provocateur,
égocentrique et ambitieux, Gustave Courbet est un artiste hors normes.
Jusqu'au 28 janvier, 120 tableaux, accompagnés d'œuvres graphiques et
de photographies, retracent au Grand Palais la carrière tumultueuse du
chef de file du courant réaliste. Ici, "Le Désespéré" est
l'autoportrait le plus étonnant de Gustave Courbet. Cette œuvre est un
des tableaux emblématiques du peintre. Son tempérament ténébreux éclate
sur cette toile empreinte de folie. Le spectateur se retrouve face au
désespoir de l'artiste. "Le Désespéré" (1843-1845), huile sur toile,
collection particulière, par courtoisie de Conseil Investissement Art
BNP Paribas.
Seins
ronds, courbes pleines et cheveux épars... La pose lascive de la "femme
au perroquet" a valu un certain succès à son auteur. Au-delà de la
nudité et de l'exotisme de la scène, on retrouve ici la passion de
Gustave Courbet pour ses modèles. "La femme au perroquet" (1866), huile
sur toile, New York, The Metropolitan Museum of Art.
A
la fin de sa vie, Gustave Courbet peignait essentiellement des natures
mortes sous un éclairage assez sombre qui illustre la mélancolie de
l'artiste. En 1871, soupçonné à tort, d'avoir détruit la colonne
Vendôme sous la Commune, il fut condamné à six mois de prison et à
financer sa réparation. Il s'exile par la suite en Suisse où il meurt
en 1877. "Paysage de mer" (1872), huile sur toile, Caen, musée des
Beaux-Arts
Gustave
Courbet aimait peindre sa famille. Aîné de quatre filles, il a couché
sur la toile ce doux portrait de sa sœur cadette, Juliette, née en
1831. "Juliette Courbet" (1844), huile sur toile, Paris, Musée du Petit
Palais.
Voici
"L'Atelier du peintre. Allégorie réelle déterminant une phase de sept
années de ma vie artistique (et morale)". La scène se passe dans
l'atelier de Gustave Courbet, à Paris. Au centre, le peintre étonne car
il représente un paysage alors qu'un modèle pose nu à côté de lui. A sa
droite, se trouvent les "élus" tandis qu'à sa gauche, des hommes
croupissent dans la misère et la mort. L'artiste exprime ici sa vision
du monde, partagé entre la beauté et la laideur. "L'Atelier du peintre"
(1855), huile sur toile, Paris, Musée d'Orsay.
Durant
son exil en Suisse, Gustave Courbet vivait à la Tour-de-Peilz, non loin
du lac Léman. Il a alors peint le château de Chillon, une imposante
demeure située au bord du lac. "Le château de Chillon" (1874), huile
sur toile, Ornans, musée Courbet
Gustave
Courbet était convaincu de sa beauté et de son talent. Il est pour
lui-même une véritable source d'inspiration durant les dix premières
années de sa carrière. L'artiste se révèle ainsi prolifique dans la
réalisation d'autoportraits. Il délaisse par la suite l'influence
romantique de ses débuts pour se consacrer au réalisme. "L'homme
blessé" (1844-1854), huile sur toile, Paris, Musée d'Orsay
Oeuvre
vulgaire ou hommage à une source de vie ? Voici le fameux tableau qui
fit la renommée scandaleuse de Courbet et bouleversa les codes de la
peinture académique. Dès qu'il fut dévoilé au public, ses détracteurs
le taxèrent de mauvais goût. Le cadrage serré de la pose accentue
l'érotisme de la toile. Une peinture on ne peut plus réaliste.
"L'origine du monde" (1866), huile sur toile, Paris, Musée d'Orsay
Le
chêne de Flagey, situé dans un village proche d'Ornans, dominait la
région franc-comtoise. Cet arbre majestueux incarne la force de ce
peintre, réputé pour son égocentrisme. Même après avoir délaissé les
autoportraits, Gustave Courbet a utilisé des éléments naturels pour se
représenter tel qu'il se voyait. "Le chêne de Flagey" (1864), huile sur
toile, Tokyo, Murauchi art Museum.
Joanna
Hifferman, dite Jo, incarnait l'idéal féminin de Gustave Courbet. Cette
voluptueuse jeune femme à la chevelure flamboyante était non seulement
le modèle préféré du peintre mais également son amante. C'est sans
doute elle qui posa pour le célèbre tableau, "L'origine du monde". "Jo
la belle Irlandaise" (1865), huile sur toile, New York, The
Metropolitan Museum of Art.