Vous savez comment vous vous sentez quand le beau-frère fatigant vient s'installer sur votre terrasse pour boire votre bière et vous casser les oreilles en gueulant ses histoires sans intérêt? C'est un peu comme ça que les partisans des Bruins se sont sentis en voyant la marée rouge d'amateurs du Canadien aux abords Banknorth Garden.
Les fans du CH débarquent à Boston!
«Ça me donne le goût de vomir», a éructé Melissa Mitza, qui tentait, avec les autres partisans des Bruins, d'enterrer les chants des amateurs du Canadien.
«J'adore qu'on ait une rivalité si forte, mais je déteste les fans de Montréal, a-t-elle ajouté. Croiriez-vous que, sur l'autoroute, un gars m'a montré son cul et qu'il avait un logo du Canadien sur une fesse?»
On n'a vraiment pas de problème à vous croire, Mme Mitza!
Avec la figure peinturlurée bleu-blanc-rouge, les chandails du Tricolore, les fausses coupes Stanley et un paquet de balais, les amateurs de chez nous ont démontré qu'ils n'avaient pas peur de s'afficher de toutes les façons imaginables.
Révélateur
Pour Mick McGannon, l'expérience est révélatrice.
«Les fans des Red Sox voyagent beaucoup pour envahir les villes des autres équipes, a-t-il dit. Mais là, je comprends vraiment comment les gens des autres villes se sentent quand on débarque!»
McGannon, qui voit une vingtaine de matchs des Bruins chaque saison, aura 18 ans dans quelques mois. Il se promet une virée à Montréal pour un match du Canadien.
«J'ai une amie qui va à McGill et qui m'a invité à y aller, mais je ne crois pas être prêt à affronter une salle comble de plus de 21 000 partisans du Canadien, a-t-il ajouté. Je vais attendre d'avoir l'âge de boire pour pouvoir endurer ça!»
Évidemment, il y a des comiques de chez nous qui se sont joints aux partisans des Bruins.
Luc Boivin, de Sherbrooke, était du nombre, avec sa coiffe indienne et son chandail de Johnny Bucyk.
«Les vrais partisans des Bruins savent qui était le Chief (Bucyk)», a-t-il indiqué.
Complètement fou...
Même les nombreux amateurs du Canadien n'en revenaient pas de voir comment ils avaient voix au chapitre, côté encouragements.
«C'est complètement malade, a dit Mathieu Roy de Trois-Rivières. Il y a plus d'ambiance qu'aux alentours du Centre Bell certains soirs!»
À l'intérieur de l'édifice, le premier quart de la période a été partagé entre les Go! Habs Go! et les Let's Go Bruins!
Toutefois, après le premier but de Boston, le Banknorth Garden a repris des airs de domicile des Bruins et même le but égalisateur du Canadien n'a pu ramener l'encourage- o-mètre au point du milieu.
C'est Mick McGannon qui devait être content.
«Je vais bien me sentir quand on va leur fermer la gueule», a-t-il lancé, en pointant les amateurs du Canadien avant le match.
Un peu jaloux
Cela dit, si les partisans des Bruins n'aiment pas voir leurs homologues du Canadien en si grand nombre, c'est peut-être simplement par jalousie.
«Ça m'écœure de les voir aussi enflammés mais, en même temps, je respecte les fans du Canadien pour leur passion», a mentionné Paul O'Moran.
«J'aimerais tellement que la passion de Boston pour le hockey soit la même ici...», a-t-il conclu.
Si le chant Olé! Olé! Olé! Olé! est rendu synonyme avec le Canadien, les partisans des Bruins ont trouvé une façon originale de le retourner au visage des partisans du Tricolore.» You're gay! You're gay! You're gay! You're gay!», pouvait-on entendre, hier, dans les corridors du Garden. Ce n'est peut-être pas politiquement correct, mais c'est bien pensé!