L'histoire du cirqueLe 6 mai ? Poil au nez, c’est l’anniversaire de la naissance du fameux
clown Achille Zavatta, il y a près de cent ans. Mais quelle est donc
l’histoire du cirque ?
Animaux et clowns Les animaux dressés
Pas de cirque sans ménagerie ! Les chevaux bien sûr, puisque le
cirque est en quelque sorte né avec eux, mais aussi des animaux plus
insolites.
Ainsi, le premier éléphant se produit en France en 1812 au Cirque
olympique (il s’asseyait à une table et y ouvrait une bouteille de
champagne). Aux États-Unis, on prend l’habitude de produire un troupeau
entier, ce qui fait les beaux jours des cirques américains du XIXe
siècle.
Les fauves sont introduits sous les chapiteaux à partir du milieu du
XIXe siècle. La mode est au départ de les présenter « en férocité »,
c’est-à-dire rugissant face à un dompteur qui fait claquer bruyamment
son fouet.
Depuis une trentaine d’années, le spectacle s’est adouci (une
présentation dite « en pelotage ») pour mieux mettre en valeur la
beauté des animaux.
Et les clowns ?
Revenons aux clowns (de
clod, « balourd » en anglais), qui
nous semblent indissociables de l’univers du cirque mais qui étaient
présents sur bien d’autres scènes, y compris les théâtres et les
foires. Ils sont au départ employés dans les spectacles équestres, y
jouant les écuyers maladroits, avant de participer à tous les autres
jeux de scène.
Jusqu’en 1865, il était interdit de parler sur une piste de
cirque. Les clowns ne pouvaient faire rire que par leurs mimiques et
des gags purement gestuels. Lorsque les dialogues et les monologues
deviennent ensuite possibles, les possibilités de plaisanteries sont
enfin multipliées, pour le plus grand bonheur des spectateurs !
Du banc à la piste de cirque Du banc au saltimbanque
Dès le Moyen Age, on trouve sur les foires des planches posées sur
des tréteaux (des bancs) servant d’estrade à des charlatans vendant des
drogues et des onguents mais aussi à des acrobates.
Le mot saltimbanque est venu de là, désignant « celui qui saute sur le
banc ». Cet artiste solitaire présente parfois des animaux dressés
(chiens, singes, chevaux, ours) et dispose souvent d’un chariot léger,
embryon de la caravane des futurs cirques.
Du saltimbanque à la piste de cirqueAu XVIIIe siècle, les maîtres d’équitation élaborent des numéros
équestres de plus en plus sophistiqués et organisent des spectacles
mêlant chevaux et acrobates. Celui que l’on considère comme le père du
cirque moderne est un Anglais, Philip Astley.
Il en définit les grandes règles en 1768 : une piste circulaire,
comme dans un manège d’équitation (cirque veut d’ailleurs dire cercle),
une multiplication des spectacles et des disciplines, le seul critère
étant qu’ils soient tous spectaculaires.
Son fils lance en France le premier cirque sous le nom
d’Amphithéâtre Anglois en 1783, Franconi crée à Paris le Cirque
Olympique peu après la Révolution, Louis Déjean crée en 1841 le cirque
des Champs-Élysées, puis en 1852 le cirque Napoléon, second Empire
oblige…
Du cirque fixe aux spectacles mobiles Le
cirque est au départ en bois puis en pierre. Les artistes peuvent bien
sûr voyager mais ne peuvent se produire que dans les villes où un
cirque a été construit. C’est en 1825 que le chapiteau est inventé et
que le cirque devient définitivement mobile, avec de longues caravanes
de roulottes.
En 1852 est inauguré aux États-Unis le premier
Floating Palace,
un cirque sur bateau, qui monte et descend le Mississippi. Le chemin de
fer devient un mode de locomotion privilégié aux États-Unis, tandis que
les Européens préfèrent le transport par route, avec la règle « Une
ville, un jour », changeant ainsi quotidiennement de lieu de
représentation jusqu’à la Première Guerre mondiale.
Quant aux chapiteaux, ils vont s’agrandir, passant d’une tente à un
seul mât central à plusieurs tentes. Quand le cirque Barnum vient en
Europe en 1897, il dispose ainsi de quatorze tentes, dont une centrale
qui abrite trois pistes, deux scènes, un hippodrome, et 10 000
spectateurs ! Ce n’est pas pour rien que le slogan de Barnum est : « Le
plus grand chapiteau du monde ».
La beauté des affiches de cirque Contrairement
aux affiches de théâtre, qui ne comportent que du texte, les affiches
de cirque sont tout de suite, dès la fin du XVIIIe siècle, des images
somptueuses, parce que le spectacle attire toute une population
analphabète.
Les plus grands illustrateurs et graphistes (Toulouse-Lautrec,
Savignac…) seront sollicités au XIXe comme au XXe siècle, et
réaliseront des œuvres à la fois réalistes et naïves, montrant des
fauves aux crocs acérés, de jolies écuyères séduisantes, des animaux
extraordinaires, des cavalcades…