Les tribunaux américains viennent d’envoyer à l’ombre, pour une période de 47 mois, le roi du pourriel (spam king), Robert Soloway qui est âgé de 28 ans.
Arrêté il y a un an après avoir envoyé des tonnes de messages non sollicités, Soloway a finalement plaidé coupable à plusieurs accusations, notamment de fraude, d’envois de pourriels et d’évasion fiscale.
La Couronne réclamait entre 7 et 9 ans de prison puisque Soloway qui était impliqué dans cette activité depuis plusieurs années était très actif. Les techniques qu’il utilisait constituaient presque du harcèlement. Grâce à cette activité, il a réussi à récolter environ 700 000$ en trois ans. Selon la preuve, il aurait envoyé plus de 90 millions de courriels non sollicités en trois mois seulement.
Pour sa part, la Défense a tenté de faire valoir que l’accusé n’a jamais endommagé d’ordinateurs, qu’il n’a jamais envoyé de virus et qu’il n’a jamais redirigé des internautes vers des sites pornographiques, comme c’est le cas très souvent avec ce genre d’envois.
Cela dit, Soloway n’est pas blanc comme neige. Ses activités dans le domaine remontent à plus de 10 ans puisque ses premières accusations en la matière ont été enregistrées en 1999 en Californie.
Au cours des dernières années, il a souvent dû faire face à la justice. Condamné à chaque fois, il s’excusait, puis recommençait.
Avant de recevoir sa sentence, il a à nouveau adressé des excuses à ses victimes et aux membres de sa famille. «Je suis le seul à blâmer dans toute cette affaire», a-t-il déclaré.
Selon plusieurs observateurs, il s’agit d’une sentence exemplaire, qui enverra un message très clair à ceux et celles qui sont impliqués dans cette activité.
Soloway n’est jusqu’ici que le 4e individu à être condamné pour ce genre de délit aux États-Unis.
Dans son jugement, la juge écrit que la société fait face à un nouveau problème social, puisque Internet constitue un nouveau terrain pour les criminels et que le droit devra en tenir compte dans le futur. Le magistrat a souligné la difficulté de donner des sentences justes et équitables, compte tenu du peu de jurisprudence en la matière.