Trouvée morte dans sa chambre

Incommodé par une forte odeur de putréfaction, ne sachant même pas que sa fille se trouvait chez lui, un homme a découvert, hier, le corps inerte de sa fille de 24 ans, dissimulé sous une couverture dans sa chambre à coucher de la résidence familiale à Laval.

Le père a fait la macabre découverte du corps de sa fille Vayola Brutus, peu après 17 h. La jeune femme habitait chez ses parents, mais avait l'habitude de disparaître parfois pendant plusieurs jours. Inquiet de ne pas avoir eu de ses nouvelles depuis dimanche et intrigué par un drôle d'odeur, le père est entré dans sa chambre.

«Il pensait qu'elle était partie chez son copain. Il est allé dans sa chambre puisqu'il croyait qu'elle avait pu laisser traîner de la nourriture quelque part», a raconté l'oncle de la victime, Luckner Pierre-Louis.

Une trace de sang a attiré son attention. Tassant une couverture, il a aperçu la tête de sa fille ensanglantée. Elle avait plusieurs blessures à la tête, possiblement infligées par un bâton.

En panique, il a appelé le 911. Les agents se sont rendus au domicile du 2216, rue Florence, dans le secteur Vimont, à Laval. Le périmètre a aussitôt été bouclé.

«Selon nos observations, la jeune femme était décédée depuis plusieurs heures. Les ambulanciers n'ont même pas tenté des manoeuvres de réanimation, le corps était trop rigide», a indiqué la porte-parole de la police de Laval, Nathalie Lorrain.

Les enquêteurs des crimes majeurs de la police de Laval ont passé une bonne partie de la nuit à la recherche du moindre petit indice. Plusieurs voisins ont été rencontrés par les policiers.

«Jusqu'à présent, aucune arme n'a été découverte dans la chambre de la jeune femme», a précisé Mme Lorrain.

Le corps devait être transporté à la morgue tôt ce matin. Une autopsie y sera pratiquée.

Un ange

«C'est tellement surréaliste. Je n'arrive même pas à y croire. C'était un ange», a dit son oncle, en regardant la scène de crime.

«Je ne comprend pas. Ses parents sont complètement détruits. C'était une jeune femme souriante», ajoute-t-il, les larmes aux yeux. Selon lui, le père souffrirait d'un violent choc nerveux.

Selon son oncle, Vayola n'avait pas de mauvaises fréquentations. Elle avait le même ami de coeur depuis six ou sept ans. Mais depuis peu, leur relation s'était fragilisée.

«Je suis un peu confus. Vayola avait du caractère, mais elle était vraiment attentionnée aux besoins des autres. Elle passait son temps à rire», a confié pour sa part le cousin de la victime, Steve Pierre.

Hier, les voisins, attroupés devant la maison, n'arrivaient pas à comprendre qu'un tel drame soit survenu dans un quartier si paisible. Tous n'avaient que des bons mots pour la famille Brutus.

«Ce sont de bonnes personnes. Je me rappelle que jeune, la petite passait devant chez moi et me saluait. Elle était adorable», a dit une voisine.

j'imagine même pas être à la place des parents !

Le fiancé de Vayolla Brutus aurait passé quelques jours aux côtés du cadavre de sa petite amie, multipliant les mensonges pour cacher la disparition de sa copine.

Contre toute attente, Banza Tshiany, 30 ans, qui s'est rendu aux policiers de Laval peu avant 6h hier, n'a pas été accusé du meurtre de son amie de coeur. Il a plutôt été accusé d'indignité envers un cadavre.

Pendant que l'accusé, un grand mince, comparaissait en cour, une autopsie était pratiquée sur la victime. La cause du décès n'avait pas encore été divulguée, hier.

Elle voulait rompre

Vayolla, 24 ans, et Banza Tshiany étaient ensemble depuis environ sept ans et ils s'étaient fiancés en novembre. Mais leur relation battait de l'aile depuis peu. «Elle m'avait dit qu'elle avait envie de le laisser, mais qu'elle n'avait pas encore pris sa décision», raconte une cousine de Vayolla, Daphney Monestine. La victime, explique sa cousine, croyait que son copain l'avait trompée.

Banza Tshiany était aussi jaloux et possessif, selon les amies de la victime.

Samedi, il se serait rendu avec Vayolla dans un party, selon nos informations, et ils auraient consommé de la drogue.

On ignore où la jeune femme est morte, mais son corps aurait été transporté à son domicile en voiture, c'est pourquoi la police a saisi son véhicule et celui du suspect.

Depuis que Banza Tshiany avait été expulsé de son logement, il vivait chez sa copine rue de Florence, à Vimont, selon des amies de Vayolla. Il serait resté avec le cadavre dans la maison, où demeurent aussi un frère et les parents de Vayolla.

Tshiany leur aurait inventé plusieurs excuses pour expliquer l'absence de la jeune femme; tantôt elle travaillait, tantôt elle répétait avec sa troupe de danse africaine.

Odeur suspecte

Mardi soir, le père de Vayolla, intrigué par une odeur émanant de la chambre de sa fille, a fait la macabre découverte. Le corps, qui présentait des blessures à la tête, était recouvert de plusieurs draps.

«Comment il a pu parler avec le père et la mère comme si de rien était alors qu'il y avait un cadavre à côté ! Il dormait dans la chambre tout ce temps», s'insurgeait Daphney Monestine hier.

Les résultats préliminaires de l'autopsie pratiquée sur le corps de Vayolla Brutus, 24 ans, ne permettent pas pour l'instant de connaître la cause de sa mort, survenue dans des circonstances suspectes plus tôt cette semaine à Laval.

Alors que le fiancé de Vayolla, Banza Tshiany, 30 ans, a été accusé mercredi d'indignité envers le cadavre de la jeune femme, la police de Laval traite toujours le drame comme une mort suspecte.

«Ça pourrait être un meurtre, un accident, toutes les hypothèses sont ouvertes», explique le lieutenant Daniel Guérin.

La police attend notamment les résultats d'analyses toxicologiques afin d'évaluer si une overdose a pu jouer un rôle ou non dans le décès de la jeune femme.

Corps transporté

Le lieu de la mort de Vayolla Brutus n'est toujours pas connu, mais on sait que son cadavre a été transporté chez elle enroulé dans une couverture et que son fiancé a vécu quelques jours avec le corps.

Jusqu'à maintenant, par ailleurs, aucune marque de violence physique qui aurait pu expliquer la mort de la jeune femme n'a été détectée sur le corps.

On ignore d'où proviennent les marques bleues qui ont été remarquées sur sa tête, de même que le sang qui lui maculait le visage et qui tachait aussi la couverture dans laquelle elle était enroulée, mais ces blessures n'auraient pas été mortelles.

Il n'est pas exclu que d'autres accusations soient déposées contre Banza Tshiany.

Trouvée morte dans sa chambre 20080808-093100-g

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elle était bien jolie