Malgré les promesses électorales et les engagements gouvernementaux, des dizaines de milliers de Québécois n'ont toujours pas accès à Internet.
La situation exaspère la Fédération québécoise des municipalités (FQM).
Le président de la Fédération, Bernard Généreux, se dit outré par la lenteur du gouvernement Charest à réaliser l'engagement du Parti libéral, pris en 2002, d'assurer l'accès à un réseau à haute vitesse «pour tous les citoyens du Québec» avant la fin du premier mandat.
Six ans plus tard, à leur deuxième mandat, les libéraux n'ont toujours pas réalisé leur promesse.
«Cela n'a aucun sens que les gens, peu importe où ils habitent, n'aient pas un accès à Internet», a fulminé M. Généreux, en entrevue à La Presse Canadienne.
Selon lui, les résidents de 400 à 600 localités ne sont toujours pas en mesure d'investir la grande toile, faute de pouvoir accéder à un réseau de communications.
«Nous sommes en retard sur les pays les plus arriérés de la planète. L'Afrique est en train de se brancher alors que nous autres, nous ne sommes pas encore capables de nous connecter et cela pour des dizaines de milliers de personnes», a-t-il poursuivi.
Les résidents des municipalités régionales de taille moyenne peuvent bénéficier de l'accès à un réseau mais il n'en va pas de même, a expliqué M. Généreux, pour ceux de nombreuses communautés situées en périphérie.
Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, dans le Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, par exemple, de nombreuses communautés rurales sont exclues de l'autoroute de l'information, a dit le président de la FQM.
«Les gens n'ont pas de courriel, ils ne peuvent pas avoir d'adresse électronique. Ils ne demandent pas mieux que de se brancher mais ils doivent attendre et c'est une attente de moins en moins justifiable», a-t-il déploré.
Au nom de l'équité entre les citoyens, les gouvernements tant à Québec qu'à Ottawa doivent agir sans délai pour corriger cette situation préjudiciable, a martelé M. Généreux, qui est aussi maire de Saint-Prime au Lac-Saint-Jean.
D'autant plus qu'à Québec, le gouvernement Charest a annoncé dans son budget du mois de mars dernier une somme de 20 millions $ pour poursuivre le branchement des communautés rurales.
«On leur dit (au gouvernement): vous avez voté un budget de 20 millions $. Il serait peut-être temps que l'on passe au-delà des bonnes intentions et que cela paraisse sur le terrain», a commenté M. Généreux.
Que ce soit à Montréal, à Québec où dans les régions éloignées, l'usage d'Internet est devenu indispensable au développement économique et social, a fait valoir le président de la FQM.
En laissant en plan des centaines de communautés, les gouvernements accentuent, à son avis, le sentiment d'aliénation que vivent les régions par rapport aux grands centres.
«Devra-t-on conclure qu'il y a deux catégories de citoyens au Québec: ceux qui ont la chance de demeurer pas trop loin des réseaux et les autres qui doivent communiquer par tam-tam?», a-t-il lancé.