États-Unis : Sexe, cocaïne et golf

Une agence du département américain de l'Intérieur nommée Minerals
Management Service (MMS) est sous les projecteurs. Après plus de deux
ans d'enquête, certains de ses employés sont impliqués dans une vaste
affaire de corruption.

Dans un mémorandum publié mercredi, l'Inspecteur général de
l'Intérieur, Earl Devaney, déplore « une culture du manquement
éthique » et même dans un des départements de l'agence, « une culture
de l'abus de stupéfiants et du vagabondage sexuel ».

Dans le cadre de l'enquête, qui a coûté plus de 5 millions de
dollars, 233 témoins ont été interrogés et 470 000 pages de documents
et de courriels ont été analysées. L'inspecteur a ainsi découvert une
« culture généralisée de l'exclusivité, hors des règles qui gouvernent
tous les autres employés du gouvernement fédéral ».

Entre janvier 2002 et juillet 2006, 19 employés de Washington et de
Denver ont reçu des « cadeaux » de la part des compagnies pétrolières
avec lesquelles ils faisaient des affaires.

Deux d'entre eux ont même reçu à 135 reprises de tels cadeaux de la
part de quatre grandes compagnies pétrolières, comme des repas au
restaurant ou des billets pour des spectacles.

Deux des employés ont même été logés par une compagnie pétrolière
parce qu'ils étaient trop ivres pour conduire après avoir profité d'un
après-midi de golf qui leur avait été payé.



Une singulière agence

À l'intérieur d'un département, plusieurs employés ont admis que
l'usage d'alcool et de drogues, comme la marijuana ou la cocaïne,
n'était pas rare, tout comme les rencontres à caractère sexuel.
Aussi, plusieurs employés ont travaillé à l'extérieur de l'agence,
sans rapporter, comme ils le doivent, le produit de leur travail sur un
formulaire de déclaration.

Enfin, l'enquête a permis de révéler que plusieurs responsables
étaient également corrompus. Par exemple, une personne manipulait la
distribution des contrats afin d'en faire bénéficier l'un de ses amis.
Maintenant à la retraite, elle ne peut pas être poursuivie, du moins,
pour l'instant.
MMS, qui gère des milliards de dollars en contrats, n'a pas encore
réagi à la publication du mémorandum de l'Inspecteur général de
l'Intérieur.