La Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) resserre ses règlements pour lutter contre la violence.
Les nouvelles règles, dévoilées mercredi, sanctionneront plus
sévèrement les joueurs impliqués dans des bagarres, mais aussi les
entraîneurs. Toutefois, la ligue n'interdit pas les bagarres.
Dans le cas d'un joueur à l'origine d'une bagarre, les préfets de
discipline auront le pouvoir soit de s'en tenir à la sanction de base
(punition majeure et un match de suspension), soit de suspendre
l'agresseur pour pour au moins 15 matchs.
La LHJMQ renforce aussi les sanctions pour les autres joueurs
impliqués dans une rixe, sans toutefois trop écorcher les bagarreurs
consentants:
- une bataille dans les cinq dernières minutes de jeu provoquera la suspension automatique pour un match;
- une seconde bataille par le même joueur au cours du même arrêt de jeu: suspension automatique pour 5 matchs;
- bataille avec un gardien: suspension automatique pour 5 matchs;
- bataille pendant l'échauffement: suspension automatique de 10 matchs pour l'instigateur de l'affrontement;
- gardien qui participe à une bataille: suspension automatique de 2 matchs;
- gardien qui est jugé agresseur sur un autre gardien: suspension automatique de 10 matchs;
- gardien qui est jugé agresseur sur un joueur: suspension automatique de 5 matchs.
Des amendes pour les équipesLes entraîneurs seront aussi soumis à des règles plus sévères. En
cas d'ouverture d'un dossier disciplinaire, la ligue imposera des
amendes à l'organisation et des suspensions automatiques à l'entraîneur.
Les amendes seront les suivantes:
- 5000 $ et suspension
automatique de deux matchs à l'entraîneur lorsque tous les joueurs en
viendront aux prises pendant le même arrêt de jeu;
- 1000 $ pour l'expulsion de l'entraîneur ou d'un membre derrière le banc;
- 1000 $ lorsqu'un gardien recevra un code 4 ou 5 comme agresseur;
- 500 $ lorsqu'un joueur recevra un code 4 ou 5 comme agresseur;
- 500 $ lorsqu'un joueur recevra un code d'instigateur.
Tolérance zéroSelon les communications officielles de la ligue, Gilles Courteau,
commissaire de la LHJMQ, devrait déclarer qu'« avec les décisions
prises par les gouverneurs et les directeurs généraux, notre ligue
deviendra la plus sévère et la plus rigoureuse au pays en matière de
prévention et de sanctions quant à la violence gratuite dans le hockey
junior ».
"Je l'ai répété plusieurs fois au cours des derniers mois: dans la
Ligue de hockey junior majeur du Québec, la violence gratuite, c'est
tolérance zéro".
— Gilles Courteau, commissaire de la LHJMQ
Rappelons que ces changements surviennent après une bagarre
déclenchée au mois de mars dernier par Jonathan Roy, le fils de
l'ancien gardien du Canadien et de l'Avalanche Patrick Roy. Lors d'un
match contre les Saguenéens de Chicoutimi, il s'était rué sur le
gardien adverse, Bobby Nadeau, pour le rouer de coups.
Si les nouveaux règlements avaient été en vigueur lors de cette
bagarre, Jonathan Roy aurait reçu une suspension de 23 à 43 matchs,
selon la décision du préfet de discipline. Il avait été suspendu 7
matchs à l'époque.
M. Roy a aussi été accusé de voies de fait simples à cause de cette
bagarre. Il devrait comparaître au palais de justice de Chicoutimi le
16 septembre et risque jusqu'à 2000 $ d'amende ou six mois de prison.
La LHJMQ et la ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport,
Michelle Courchesne, avaient mis sur pied un comité pour lutter contre
la violence dans la LHJMQ. Le comité consultatif avait soumis 31
recommandations dans un rapport remis à l'Assemblée annuelle des
Membres et du Bureau des Gouverneurs à Victoriaville, fin août.
Le rapport ne recommandait pas d'interdire les bagarres, mais de renforcer les règles de conduite et d'éthique.
Mme Courchesne s'était déclarée insatisfaite des recommandations du
comité consultatif, estimant qu'il existe un consensus au sein de la
population en faveur de l'interdiction des combats sur la glace.
La ministre satisfaite malgré toutToutefois, mercredi, la ministre a défendu le nouveau plan proposé.
Elle s'est dite satisfaite de la nouvelle réglementation de la Ligue
pour contrer la violence gratuite, et annonce un changement de culture
dans le monde du hockey.
« Tu n'empêcheras jamais deux jeunes de jeter les gants. C'est
impossible, parce que dans le feu de l'action, ils vont jeter les
gants. Tu n'as pas de contrôle là-dessus, vous le savez très bien, sauf
que si tu jettes les gants, il faut qu'il y ait une conséquence
immédiate, et pour moi, la conséquence immédiate ne pouvait pas être 15
minutes de pénalité. Pour moi, la conséquence immédiate doit être
l'expulsion du match », a-t-elle déclaré.
Ce ne sera cependant pas le cas, puisque la LHJMQ n'interdira pas
les bagarres. Un combat entre joueurs consentants continuera de
n'entraîner qu'une pénalité de 5 minutes.