SAINT-JÉRÔME | Jamais Jean Godon n'a eu l'intention de tuer Denise Duquette, en mars 2000.
C'est en tout cas ce que Godon a soutenu hier devant le jury, témoignant à son procès pour le meurtre au premier degré de Denise Duquette, dont le corps a été retrouvé emballé dans une bâche dans la rivière du Nord, en juillet 2000.
Godon, piégé par les policiers, a été arrêté en janvier 2006 après qu'il eut raconté tout le drame à des policiers qu'il croyait être des criminels.
Hier, il disait au jury de six hommes et six femmes, que préside le juge Guy Cournoyer, qu'il avait fanfaronné quand il avait fait ses aveux aux policiers.
En fait, disait-il, il voulait véritablement être intégré dans l'équipe criminelle qu'il côtoyait depuis quelques semaines. Tellement, qu'il s'est vanté et qu'il s'est donné le beau rôle. Juste pour être à la hauteur des bandits avec qui il croyait faire affaire.
La vérité, disait-il, est différente. Après une dispute avec Denise Duquette, il l'a retrouvée chez lui et lui a dit qu'il devait aller voir son fils jouer au hockey à Châteauguay.
Denise Duquette, selon Godon, voulait quant à elle aller voir sa fille sur le boulevard Salaberry, à Montréal. Mais elle a changé d'idée et insisté pour accompagner Godon à Châteauguay, ce qu'il ne souhaitait pas.
Une dispute a éclaté en cours de route dans son camion, où Jocelyn Boucher, un de ses amis, se trouvait. Godon a affirmé, hier, avoir dit à Boucher de prendre le volant pendant qu'il calmait Denise Duquette. Il l'aurait finalement immobilisée en lui tenant les deux bras, sans lui mettre un genou dans le dos. Mais à la hauteur de l'ancienne usine GM, il aurait senti «une odeur» avant de lancer à Boucher: «Sacrament, elle est morte.»
Godon a également dit que Boucher ne voulait pas être mêlé à cette affaire et qu'il aurait refusé d'aller voir la police.
Les deux hommes se sont donc rendus à Châteauguay et, en fin de soirée, ils se sont débarrassés du cadavre de Denise Duquette.
Cinq ans plus tard, les policiers ont mis Godon en vedette dans un scénario qu'ils avaient monté de toutes pièces.
Le jury devra maintenant trancher.