Une vaste enquête menée par les polices européennes contre un réseau de diffusion d'images pédopornographiques sur Internet a conduit à l'arrestation de 92 personnes dans 19 pays, ont annoncé lundi les enquêteurs.
Le réseau avait apparemment produit des films mettant en scène des viols d'enfants, qui auraient été vendus à quelque 2 500 clients notamment en Allemagne, en Italie, en Belgique, en France et en Grande-Bretagne. Vingt-trois victimes, âgées de 9 à 16 ans ont été identifiées, principalement des Ukrainiennes à qui on avait fait miroiter un travail de mannequin.
L'opération "Koala" avait débuté en juillet 2006 par la découverte d'un film dans lequel un père violait ses filles âgées de 9 et 11 ans, a expliqué Menno Hagemeijer, de la section grand banditisme d'Europol. Il a été interpellé l'an dernier, ainsi que le chef présumé du réseau, un Italien nommé Sergio Marzola qui aurait tourné environ 150 films dans un studio qu'il gérait en Ukraine.
Une majorité des 92 suspects interpellés, la plupart le mois dernier, ont été poursuivis par la justice et neuf étaient incarcérés. En France, 20 personnes ont été interpellées et mises en examen. Dix-neuf perquisitions ont eu lieu en Suisse.
Selon la police, les clients payaient les vidéos en ligne, contre un lien et un mot de passe permettant de télécharger les films. Certains internautes envoyaient du liquide par la poste pour commander des DVD. Sergio Marzola avait 70 000 euros en liquide chez lui quand il a été arrêté.
Selon Menno Hagemeijer, certains clients demandaient certaines mises en scène particulières ou envoyaient des papiers avec leur nom que les "actrices" tenaient pendant le tournage. D'autres ont payé pour assister aux tournages ou envoyé de la lingerie qui était utilisée puis, semble-t-il, vendue aux enchères.