Viens avec moi, là-bas dans la prairie,
Toi dont le coeur est pur;
Viens avec moi chercher la rêverie
Sous ce beau ciel d'azur.
Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même,
O! je t'aime, je t'aime.
La paquerette à l'aurore vermeille
A fait sécher ses pleurs.
Viens avec moi pour orner ta corbeille
Des plus tendres couleurs.
Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même,
O! je t'aime, je t'aime.
Sous cet ormeau le rossignol qui chante
Voudrait nous retenir,
Quels doux accents, il parle à son amante,
Ah! c'est pour l'attendrir.
Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même,
O! je t'aime, je t'aime.
Ainsi que lui, que ma lèvre brûlante
T'exprime mes amours.
Je touche aux plis de ta robe flottante
Et te dirai toujours:
Jeune fille aux yeux nors, oui, bien plus que moi-même,
O! je t'aime, je t'aime.
Un doux baiser sur ta lèv!
re si rose?
Ne montre point d'aigreur.
S'aimer, le dire...est une sainte chose
Qui ne porte point malheur.
Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même,
O! je t'aime, je t'aime.
CHARLES LEVESQUE. (1817-1859)