Un jeune travailleur de la compagnie Montour, de Blainville, se vantait de sa paresse sur Internet: il en a payé de son emploi.
Montour est une entreprise qui produit des épices industrielles et qui jouit d'une certification qui la démarque de la concurrence.
Pour conserver cette certification, Montour doit observer des normes très strictes de nettoyage et de lavage de ses équipements.
Or, la direction, d'octobre à décembre 2005, notait qu'elle avait dû effectuer douze rejets d'épices à saucisses.
Après enquête, on constatait que l'équipe de nuit, responsable du nettoyage des appareils, faisait mal son travail.
Le directeur de l'usine, Serge Lepage, visionnait une bande vidéo et réalisait que les trois membres de l'équipe avaient passé plusieurs heures à la cafétéria.
La nuit suivante, il s'installait dans sa voiture et observait les allées et venues.
Vers 4:30 du matin, il entrait à l'usine et trouvait ses employés occupés à jouer aux cartes. Il les suspendait pour deux semaines.
«Je joue aux cartes»
Six mois plus tard, un fournisseur de Saint- Hyacinthe l'appelait et l'informait de certains commentaires concernant Montour écrits par un individu au pseudonyme de «Mushroom», sur le site «Club Hyundai Québec».
Les commentaires dataient de mai 2004, donc 18 mois avant la partie de cartes.
«Mushroom» se décrivait en indiquant: «travailler pas fort pour beaucoup de $$».
Il ajoutait qu'il travaillait pour Montour et qu'il devait s'occuper de laver les machines.
«Sur un chiffre (sic) de 8h, je travaille 4h et l'autre 4 h., je joue aux cartes, y a pas de boss.»
La direction, constatant que les parties de cartes étaient régulières, congédiait «Mushroom», qui contestait en disant qu'il ne s'agissait que de vantardise.
Dans sa décision, l'arbitre Pier re Saint-Arnaud donne raison à Montour : même si les commentaires du forum de discussion sur Internet sont survenus avant la suspension de 2005, Montour était en droit de sévir.