Atchoum !!

Atchoum !!

A notre époque, l'éternuement est considéré comme le signe annonciateur d'une allergie ou d'un rhume. Mais il fut un temps où cette expulsion d'air violente et involontaire s'apparentait à un phénomène mystique : ce qui est toujours le cas dans certaines cultures.

Pour les Maoris de Nouvelle-Zélande, éternuer porte bonheur car c'est le moyen qu'aurait utilisé le créateur pour insuffler la vie au tout premier homme. Les Zoulous de l'Afrique australe voient dans l'éternuement une manifestation d'esprit bienfaisant.

La croyance qui veut qu'éternuer soit néfaste est bien ancrée et fort ancienne. Les Hébreux, les Grecs, les Indiens et les Chinois assimilaient le souffle à l'âme, si bien qu'un éternuement pouvait être fatal. On croyait également que celui qui expulsait de l'air -ou son âme- en éternuant risquait de devenir la proie des démons, qui profitaient du vide laissé par l'expiration pour s'emparer du corps. Les anciens établirent très vite un parallèle entre la mort, qui se traduit par un arrêt de la respiration ou absence de souffle, et l'éternuement, qui peut effectivement annoncer une maladie.

quoiqu'il en soit, l'éternuement entraîne presque toujours une réaction conventionnelle dans l'entourage de la personne qui éternue. A l'époque d'Aristote, au IVe siècle av. J.-C., un éternuement était déjà salué par une brève formule de voeux. Plus tard, les Romains eurent eux aussi leur formule : " Que Jupiter soit avec toi", disaient ils à celui qui venait d'éternuer.

C'est en Italie, au XVIe siècle, que les Anglo-Saxons prirent l'habitude de dire : "Que Dieu te protège", car on pensait alors qu'un éternuement pouvait présager la peste.

Mais, comme le découvrit l'explorateur espagnol Hernando de Soto lorsqu'il aborda la côte de Floride en 1542, la pratique consistant à saluer un éternuement par crainte ou superstition n'était pas l'apanage des seuls Européens. Lorsque le chez indigène Guachoya éternuait, ses sujets s'empressaient d'adresser une prière au soleil pour qu'il protège leur dirigeant bien-aimé.