Le dictionnaire des rêves

Le rêve a un langage particulier : il parle en image. Du moins est-ce par des images que nous le racontons.

L'interprétation symbolique

L'Antiquité avait choisi une grille spirituelle (les songes étaient des monitions divines), notre époque, héritière de la psychanalyse, a fini par imposer cette dernière comme seule grille de lecture valable.

Comment mieux vous souvenir de vos rêves.

Tout le monde rêve, sans exception. Mais certains rêveurs ne se souviennent pas de leurs rêves. Pour plusieurs raisons. Peut-être parce que ce domaine ne les interessent pas. Autrement dit, si vous souhaitez vous souvenir de vos rêves, c'est que vous êtes "demandeurs" : vous pensez que la compréhension de ces images nocturnes peut avoir de l'importance pour vous. La première technique de mémorisation consiste à affirmer votre motivation à propos des rêves : voulez-vous mieux vous connaître ? Acceptez-vous de changer, d'évoluer ? Souhaitez-vous mieux discerner le présent ou l'avenir ? Attendez-vous des rêves des conseils ? Tous les motifs sont bons pourvu qu'on ne réduise pas les rêves à une mécanique.

Attention aux somnifères !

Les tranquillisants, les somnifères ou autre médicaments de ce type empêchent la mémorisation des rêves parce qu'ils modifient les phases du sommeil. Les rêves se produisent surtout pendant le sommeil paradoxal et l'on se souvient plus facilement de ceux qui se forment pendant les heures avant le réveil. Si vous modifiez vos rythmes de sommeil, vous vous privez du souvenir des images nocturnes.

Notez vos rêves

Tenez près de votre lit à portée de la main une feuille de papier et un crayon pour noter les bribes de rêves qui surgiront lorsque vous passez d'une phase de sommeil à une autre. A ce moment-là, c'est-à-dire environ toutes les quatre-vingt-dix minutes, on dispose d'un court instant d'éveil suffisant pour écrire quelques mots. Avec un peu d'entraînement, vous y parviendrez facilement.

Si vous préférez, au lieu de tenir un "journal" de vos rêves, vous pouvez simplement noter ceux qui sont pour vous inoubliables. C'est déjà un bon exercice !

Avant de plonger dans le sommeil

Opérez sur vous-même une autosuggestion au moment de l'endormissement (période hypnagogique) en répétant une simple phrase (mais que vous désir soit sincère !) : cette nuit, je vais me souvenir de mon rêve, ou cette nuit, je vais rêver de telle ou telle image et m'en souvenir au réveil. Cette méthode se révèle efficace pour certains.

Doucement au réveil !

Réveillez-vous en douceur ! Si possible avant la sonnerie du réveil et restez au lit quelques minutes de plus, le temps de prolonger l'ambiance du rêves. Sans bouger, sans penser à ce qui vous attend, quelques fragments de rêves pourront vous revenir. Et dans ce cas, remontez le rêve à rebours, ne cherchez pas à commencer par le début, mais procédez par scènes, en respectant cette chronologie inversée.

Et si malgré ces techniques, vous ne parvenez pas à vous souvenir de vos rêves, écrivez tout de même quelque chose, ne serait-ce que l'état dans lequel vous vous êtes réveillé, vos sensations, vos impressions. En portant attention à vos états d'âme, vous finirez par noter aussi les images de votre mémoire profonde.

Enfin, parlez de vos rêves avec d'autres. Certaines coutumes, notamment dans les pays méditerranéens, veulent qu'on se raconte ses rêves le matin au petit déjeuner. Excellent exercice pour améliorer la mémorisation.

COMMENT INTERPRETER VOTRE RÊVE

Jamais un mot tout seul !

Ne vous contentez pas de vous reporter dans ce dictionnaire à un seul mot ou à une seule image. Tous les détails du rêves comptent ! Par exemple, si vous rêvez d'une araignée, bien sûr vous vous reporterez au mot, mais également, selon les cas, à la partie concernée (la main ? le pied ?), à la manière dont vous réagissez (vous l'écrasez ? avec quoi ?), etc.

Par ailleurs, n'oubliez pas qu'une même image peut offrir plusieurs significations : voyez par exemple le mot Dent ou le mot Vol. Chaque symbole est une un diamant : il brille de multiples facettes. A vous de considérer celle qui convient à votre vécu.

Bon ou mauvais signe ?

Rejetez la question simpliste, héritée de la Clé des songes : mon rêve est-il bon ou mauvais signe ? Le rêve est un outil de connaissance de soi. Ce n'est donc pas l'avenir que vous y lirez prioritairement (sauf pour les rêves prémonitoires qui sont rares) mais plutôt l'état de vous-même et de votre évolution personnelle. Votre rêve est votre miroir.

Tous les rêves ont il un sens ?

Oui, mais tous les rêves ne sont pas à prendre au même niveau. Et à l'intérieur même d'un seul rêve, plusieurs niveaux d'interprétation coexistent.

Certains exposent un problème de comportement (la majorité des rêves traduisent la psychologie du rêveur). D'autres sont compensatoires, comme si on réalisait pendant la nuit ce qu'on ne peut pas vivre le jour. La plupart sont induits par le désir, la peur, les souvenirs (immédiats ou lointains), les problèmes... Souvent, les rêves mêlent le passé et le présent, paraissant s'amuser du résultat surprenant de ce mélange ! Quelques uns offrent une connotation spirituelle et délivrent un enseignement. Mais tous, malgré la meilleure interprétation trouvée, garderont encore et toujours une part de mystère...

Et le rêve unique ?

Ne cherchez pas à tout prix à donner du sens à un rêve que vous n'avez fait qu'une fois (mis à part les grands songes exceptionnels). Essayez plutôt de déceler un thème répétitif dans une série de rêves, de répérer une même image sous divers scénarios. Par exemple, une nuit vous rêvez d'un balai, une autre de toilette encombrées, une troisième de désordre au salon : tous ces rêves appartiennent à une même catégorie qu'on pourrait appeler de "nettoyage". Ils soulignent la nécessité de nettoyer psychologiquement certains de vos comportements. En notant vos rêves, vous pourrez plus aisément rapprocher les thèmes similaires.

à suivre...

Repérez les éléments
importants.

Un rêve se déroule
comme un film et offre un véritable scénario. Procédez par étapes :

1 –

Identifiez « l’image
dominante » : elle pourrait être un titre pour votre rêve. Par
exemple « la maison délabrée » ou « un vol au-dessus de la foule ».
Vous résumerez ainsi en une phrase le thème principal.

2 –

Distinguez « le
décor ». Il apparaît généralement
au début du rêve, comme scène première. Par exemple, la rue déserte, la maison
d’enfance, le souterrain, etc.

3 –

Observez « les
différentes scènes » : que se passe-t-il ? Il est essentiel
aussi de remarquer « votre réaction ». Votre comportement en rêve
offre un indice utile pour comprendre celui que vous adoptez dans la vie face à
tel problème ou telle situation. Voyez notamment si vous êtes passif ou actif.
Quelquefois, le rêve vous montrera directement comment vous vous comportez, d’autres
fois, il vous montrera le contraire (par exemple, dans un rêve où vous agressez
quelqu’un avec un couteau alors que vous êtes habituellement plutôt
vulnérable).

4 –

Observez « les
personnages ». Connus ou inconnus, ils sont le plus souvent des aspects de
vous-même. Ils peuvent aussi représenter qui ils sont mais le rêve insiste
alors sur vos sentiments ou vos comportement vis-à-vis de ces personnes-là. Ce
sera particulièrement vrai avec les rêves mettant en scène les membres de votre
famille.

5 –

N’omettez aucun « détail » :
animaux plantes, parties du corps, objets, sensations, ambiance, tous ces éléments
peuvent apporter une nuance importante.

6 –

Soyez attentif à
la « scène finale », sans pour autant la considérer comme une
prémonition. Le plus souvent, cette scène vous donne un bon conseil ou vous
délivre un message.

7 –

Quelquefois,
mieux vaut examiner « le thème dominant » d’un rêve plutôt que
chacune des images. Par exemple, vous vous égarez dans un parking sans trouver
la sortie, etc. : l’important n’est peut-être pas d’insister sur l’image
du parking ni de la sortie mais sur le thème général, ici l’égarement et la
sensation d’être dans une impasse.

Les
« outils » de l’interprétation des rêves

Les symboles

Si les symboles
offrent une grille de lecture irremplaçable pour interpréter les rêves, il faut
néanmoins éviter toute application systématique. Le travail de traduction d’un
rêve ne saurait se réduire à « plaquer » un symbole sur chaque image.

L’amplification et
les associations d’idées

Chaque mot éveille en
vous des souvenirs, des idées, des images : tenez-en compte. Vous
« amplifierez » ainsi la richesse du mot qui vous intéresse. Faites
également vos propres associations d’idées sans vous lancer dans des
digressions sans fin. Restez aussi prés que possible des images du rêve. En
présence d’un rêve obscur, Jung conseillait non pas de vouloir le comprendre et
l’interpréter tout de suite mais d’établir avec soin le contexte, entendez par
là non la pratique des associations libres qui, partant des images du rêve, se
perdent à l’infini, mais en examen soigneux, à tâtons, des liaisons
associatives qui se groupent sans contrainte autour du rêve.

Le travail sur les
mots

Reportez-vous le plus
possible à l’étymologie du mot, à son sens habituel et à son sens figuré. Jouez
sans hésiter avec l’homophonie (mots qui offrent des sens identiques).
L’inconscient aime volontiers se jouer des mots… faites comme lui !
Servez-vous des calembours, des expressions populaires, des dictons et même de
l’argot, cette « langue verte » qui n’a pas la langue dans sa poche
quand elle veut dire quelque chose au rêveur ! Freud, s’appuyant sur ses
propres observations et sur celles de ses prédécesseurs, attache de
l’importance aux jeux de mots pour interpréter les rêves (il a publié en 1897
son essai « le mot d’esprit et ses rapports avec
l’inconscient ».

Les
« histoires »

Les rêves se
rapprochent souvent des contes de fées, des légendes ou de la mythologie. Il
est bon de se rappeler ces « histoires » si proches des scénarios
oniriques.

Rêve en noir ou en
couleurs ?

Les spécialistes
s’interrogent encore sur la différence… Certains pensent que les rêves en noir
et blanc ne présentent que des résidus de la veille et n’offrent pas une grande
richesse d’interprétation. D’autres affirment que les rêves colorés témoignent
d’une grande animation de l’inconscient. D’autres encore considèrent toutes les
images du rêve, qu’elles soient en noir ou en couleurs, comme révélatrices et
ne s’attardent à débattre sur ce point.

Bien entendu, quand
le rêveur mentionne une couleur spécifique, celle-ci est intéressante par
l’interprétation. Mais la symbolique des couleurs mérite à elle seule un dictionnaire !
D’une manière générale, il semble préférable d’utiliser celle de notre culture
occidentale, toutes les cultures ne donnant pas la même signification aux mêmes
couleurs. Ici, vous trouverez la symbolique des principales couleurs : noir,
blanc, rouge, jaune, bleu et vert.

Les chiffres

La symbolique des
chiffres est à la fois universelle et personnelle. Lorsqu’un chiffre apparaît
dans un rêve, il faut connaître l’essentiel de son symbolisme mais aussi
chercher ce qu’il peut signifier pour vous. Le un par exemple, symbole de
l’unité, invite à accentuer votre « unification » intérieure ou à
entreprendre une action (il marque un début) mais posez-vous aussi la
question : que me rappelle ce chiffre ? Que s’est-il passé la première
année de ma vie ou le 1 du mois dernier ? Etc.

Les rêves
prémonitoires

Dès qu’il est
inquiétant ou met en scène un évènement dramatique, on se pose la question
« mon rêve est il prémonitoire ? ». Certes, les rêves annonçant
le futur existent et l’état de rêve prédispose aux expériences prémonitoires.
Mais il ne faut s’inquiéter outre mesure ! Il faut admettre tout d’abord
qu’on ne peut jamais dire à l’avance si un rêve est ou non prémonitoire. Seule,
la réalisation de l’événement après le rêve confirme qu’on était bien en présence
d’une prémonition.

Quelques critères
permettent de distinguer un rêve prémonitoire d’un rêve angoissant :

-
Le récit du rêve doit comporter des détails précis qui
se recoupent avec les détails de la réalité (couleurs, traits du visage,
situations inattendues, lieu géographiques, chiffres, noms, etc.)

-
Le rêveur ne doit pas avoir pu prendre connaissance de
l’événement par un moyen. Autrement dit, l’événement doit être totalement
imprévisible. Rêver que son grand-père va mourir si on le sait malade n’est pas
prémonitoire. Mais rêver que grand-mère, qui se trouve à l’hôpital a disposé
sur son lit prés d’elle un autre oreiller vert pâle… peut en effet annoncer le
décès d’une autre personne de la famille. Simplement parce que le deuxième
oreiller n’a pas de raison d’être. L’événement d’un rêve prémonitoire doit être
rare, extraordinaire, improbable. L’hypothèse du hasard ou de la coïncidence
doit pouvoir être manifestement écartée. L’événement ne doit pas non plus
correspondre à un désir caché du rêveur.

Enfin, le rêve doit
avoir été raconté à un tiers qui sert de témoin et cela, bien évidemment, avant
que l’événement ne se soit produit. Dire, après l’événement, « je l’avais
rêvé », ne peut constituer une preuve de prémonition.

A

ABANDON

Il est fréquent dans les rêves d'être abandonné ou d'éprouver cette crainte que d'abandonner, c'est-à-dire de renoncer ou de délaisser.

Il va me quitter

l'inquiètude d'être abandonné -par son mari, sa femme ou son petit ami- se traduit par des rêves de jalousie. Le rêveur voit le conjoint en galante compagnie, ne prêtant plus aucune attention à lui et il se sent malheureux.

ex : "Nous sommes dans une réception mondaine. Je porte une robe habillée avec des chaussures de sport ! Je cherche mon petit ami ; il est en grande conversation avec une belle femme brune. Ils semblent être complices depuis longtemps. A mon approche, sans le la présenter, il m'annonce qu'il va me quitter. Je me réveille en larmes."

Le cadre, le décor, la robe souligne un désir de valorisation, et donc un manque de confiance en soi et en ses capacités de séduction. La femme brune symbolise le comportement que la rêveuse aimerait avoir : sûreté de soi, grâce, élégance irréprochable... En réalité, la rêveuse est une femme d'une quarantaire d'années en concubinage avec un garçon plus jeune. Elle est très amoureuse mais son âge lui fait craindre qu'il ne l'abandonne un jour.

L'angoisse des enfants

Etre abandonné est la grande terreur des enfants. La psychologue Patricia Garfield, mondialement connue pour ses travaux sur les rêves, et particulièrement les rêves d'enfants (comprendre les rêves de vos enfants), a insisté sur ce thème : "La peur de l'abandon prend en rêve diverses formes : rêve de rapt, rêve de disparition d'un des parents, écrit-elle. Le stress principal chez les enfants est lié au changement : les enfants n'aiment le changement auquel ils réagissent plus intensément que les adultes : la mort ou la maladie d'un membre de la famille, un divorce, un remariage, le départ pour un autre pays, une autre ville, le changement d'école, de quartier, de classe, tous ces changements engendrent l'angoisse et un sentiment d'insécurité." L'insécurité, le désarroi sont imagés dans les rêves d'abandon. Ils expriment chez l'enfant le sentiment d'être délaissé : sa mère ou son père ne s'occupe guère de lui, n'est pas suffisamment disponible, ne lui consacre pas assez de temps.

Si votre enfant vous raconte de tels rêves, redoublez d'attention à son égard.

ABATTOIR

Etre conduit à l'abattoir implique un comportement totalement passif. Il faut considérer que ce rêve reflète votre tendance à vous laisser faire... Tout animal symbolise une part de vous même et illustre un comportement.

L'auteur a rencontré des rêves où la scène principale se déroulait dans un abattoir, lieu où les bêtes sur pieds deviennent viande. La chair fait référence aux instincts du rêveur, à sa sensibilité et sa sensualité. Si le décor est horrible, on peut conclure à une sexualité mal vécue, ressentie comme sacrifiée. L'image est évidemment négative.

Ernst Aeppli souligne que les rêves d'abattoirs sont fréquents chez les introvertis : leur appétit de vivre est "abattu".

ABCèS

Comme l'image le laisse supposer, le rêveur souffre d'une infection, non pas au sens physiologique (encore que ce soit possible), mais plutôt psychologique. Un abcès étant un amas de pus, les associations d'idées permettent à chacun d'identifier ce qu'il amasse depuis un certain temps qui est nocif à son bon équilibre (stress, inquiètude, angoisse, soucis, conflits... ).

Si l'abcès crève, s'il y a écoulement de ce mauvais liquide, l'image est positive, indiquant que le rêveur se libère, se purifie du problème qui empoisonnait son existence. Il est sur la voie de la guérison...

ABATS

Si vous rêvez de rognons, de foie de veau, de cervelle et que ces abats sont crus et sanguinolents, vous allez voyager. S'ils sont cuits, vous risquez de connaître un échec professionnel, mais rien de grave, vous reprendrez le dessus.

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